Décès - Maurice AUBERT

"Quel roman que ma vie !" s'exclamait Napoléon Bonaparte exilé en 1817.

Il est en effet des vies qui se lisent comme des romans ; alors ce jour je vous propose de feuilleter celle de la vie militaire du regretté monsieur Maurice AUBERT.

Maurice AUBERT est né le 12 juillet 1928 dans le village de LA BRESSE (département des Vosges)

Dès sa première jeunesse, il est marqué par le destin. A l’âge de 16 ans, il est déporté en Allemagne sur ordre des troupes allemandes. (Les Allemands auront déporté tous les hommes de 16 à 45 ans de son village.)

Il sera libéré en avril 1945.

En août 1947, il s’engage dans l’arme des TROUPES COLONIALES. Après un peloton de caporal effectué au MAROC, il effectue un premier séjour volontaire en INDOCHINE de juillet 1948 à décembre 1950 à la première compagnie de marche du Centre-ANNAM. Il est nommé sergent en octobre 1950.

Après un séjour à FREJUS, où il est instructeur de militaires en partance pour l’Extrême Orient, profitant du passage d’un renfort du Bataillon Français servant en COREE il se porte volontaire pour servir dans ce pays, dans lequel il effectue un séjour à compter de décembre 1951. Il y sera  blessé par éclats d’obus de mortier.

Au retour, il est de nouveau affecté à l’instruction au camp de FREJUS, puis il repart en INDOCHINE de novembre 1954 à juillet 1955.

Pendant son premier séjour en Extrême- Orient, en tant que jeune gradé, il  obtient la citation suivante à l’ordre de la division, décernée par le Général LE BRIS commandant au centre ANNAM et comportant l’attribution de la croix de guerre TOE : je cite :

• « . Le 2 juin 1949, au cours d’un violent accrochage avec les rebelles, dans la région de DAI-HAO ( secteur de Quang-Tri  centre ANNAM ) est allé, sous le feu de l’adversaire et malgré un mouvement d’encerclement de celui- ci rechercher le sous-Officier adjoint de sa section grièvement blessé et tombé une quinzaine de mètres en avant. Est parvenu à le ramener avec l’aide de quelques camarades, tout en continuant à faire feu pour protéger leur repli. »

Maurice AUBERT est titulaire de 3 autres citations.

De retour d’extrême orient, en 1955, il débarque en Afrique du Nord. Il est affecté au Maroc, puis en ALGERIE. Nommé sergent-chef le 1er mai 1958, il sera près de deux ans chef de poste en petite KABYLIE.      Le 29 juillet 1956, il est décoré de la Médaille Militaire pour service exceptionnels. Enfin, en février 1958, il rentre définitivement en France et opte pour le corps de la Gendarmerie.

Il servira encore pendant 20 ans dans cette arme au sein de la Brigade de MODANE  où il était bien connu.

Il prendra sa retraite dans cette ville et se retire alors à AUSSOIS.

Il demeura un grand sportif : Gravir les sommets, grimper allègrement les via ferrata, parcourir les chemins escarpés en VTT, dévaler les pistes noires de ski alpin, effectuer de longues randonnées pédestres étaient encore à son programme quotidien à 78 ans !

Maurice AUBERT était Officier dans l’Ordre de la LEGION D’HONNEUR depuis le 16 mai 2005 et membre des DPLV des deux Savoie dont les insignes lui avaient été remis par le regretté Adrien AVENIERES.

Il est titulaire de la :

• MEDAILLE MILITAIRE, décernée pour services exceptionnels le 29 juillet 1956.
• CROIX DE GUERRE  du théâtre d’opérations extérieures avec trois citations. Ordre de la    division en INDOCHINE et ordre de la brigade en COREE.
• CROIX DE LA VALEUR MILITAIRE avec citation.
• CROIX DU COMBATTANT VOLONTAIRE avec barrette INDOCHINE et COREE.
• DES MEDAILLES COMMEMORATIVES d’INDOCHINE, de COREE et d’ALGERIE.
• MEDAILLE COLONIALE.
• Campain service Medal (commémorative Coréenne.)
• Médaille des Nations Unies.
• Présidential Koréan Unit Citation (citation présidentielle Coréenne avec feuille de chêne)    Du Combat Infantry Badge. (Décoration américaine)
• Médaille du secours en montagne de la Gendarmerie.

Il nous faut maintenant refermer les pages de ce roman authentique qui a croisé la grande et glorieuse Histoire de la France.

Chère famille AUBERT, au nom de la SMLH et des DPLV je vous présente nos condoléances les plus attristées.